TOUT CE QUI EXISTE EST L’ŒUVRE DE DIEU (Théorème)
Dieu est le Maître de l’Univers. Il est l’Ordonnateur de toute existence. Par Son bon vouloir, Il décide de tout et n’a de compte à rendre à personne. Il a donné à tous les prophètes (pse) qu’Il a envoyés à l’humanité des preuves.
A- Ceux qui savent que tout ce qui existe est l'œuvre de Dieu sont en mesure de reconnaître l’existence d’un prophète. En effet, le seul fait que la preuve apportée soit du réel, leur suffira pour admettre qu'elle ne puisse lui être donnée que par Dieu. En cela, ils sauront qu'il est réellement Son Messager. Pour pouvoir reconnaître un vrai prophète, il suffit de savoir que tout ce qui existe est l'œuvre de Dieu.
À l'opposé, ceux qui ignorent que tout ce qui existe est l'œuvre de Dieu, étant dans l'incapacité de distinguer les œuvres du Créateur de « ceux » des magiciens ou djinns, ne peuvent pas reconnaître l’existence d’un prophète, car le seul fait que sa preuve soit du réel ne signifie nullement pour eux qu'elle provienne de Lui, mais pourrait provenir de magiciens ou djinns qui voudraient les égarer. Pour reconnaître un prophète, il ne leur suffit pas de savoir que tout ce qui existe est l'œuvre de Dieu. Savent-ils eux-mêmes ce qu'il leur faudrait ? Je n'en suis pas si sûr !
B- Ceux qui ne croient pas à l’existence d’un Créateur, ont la preuve de Son existence, par l’œuvre de la Création réalisée à travers la parole de celui qui a déclaré être Son messager. En effet, la perception de la réalisation de cette œuvre de la Création est preuve de l’existence de Celui qui en est l’auteur.
C- Pour accepter une réalité, il suffit de l’observer avec les yeux et non avec le cœur. En effet, le cœur ne guide souvent pas vers le bon sens, mais plutôt vers ce qui enchante et flatte l’orgueil. Le refus naît souvent du constat d’une réalité qui ne satisfait pas.
Le miracle apporté par Seydina Limamou Lahi al-Mahdi (psl) et matérialisé par la place de Diamalaye est l’œuvre de Dieu.
وَقُلِ الْحَقُّ مِن رَّبِّكُمْ فَمَن شَاءَ فَلْيُؤْمِن وَمَن شَاءَ فَلْيَكْفُرْ
« Dis : le réel provient de Dieu. Que celui qui veut l’accepter l’accepte et que celui qui veut le refuser le refuse (...) »
Nulle part dans le Coran, les miracles de Dieu ne sont distingués en fonction de la personne qui les porte ou les transmet. Ils ont la même valeur dans le sens où ils constituent les preuves de l’autorité du seul et unique Créateur. Ils portent tous la même signature, celle du Seigneur de l’Univers. Le Seul qui doit être perçu à travers leur manifestation, c’est Dieu. Ils sont des messages d’unicité de Dieu.
La séparation apportée par les ulémas entre les miracles qui apparaissent chez les uns (anibiâ’ ou prophètes) et ceux qui apparaissent chez les autres (awliyâ’ ou saints) engendre de sérieux problèmes. En effet, elle porte plus l’attention sur ces serviteurs plutôt que sur leur Maître. À cause d’elle, le message de tawhîd porté par ces évènements se retrouve éclipsé ou relégué au second plan. Elle a eu aussi pour conséquence d’avoir fait naître beaucoup de querelles notamment sur ce qui est véritablement un mu’jiza et un karâma, ou encore des dérives qui laissent entendre qu’il existerait des karâmât de saints et des karâmât du diable.
Non seulement cette distinction n’est d’aucune utilité, mais elle se révèle dangereuse dans la mesure où elle apporte de terribles confusions dans le message clair d’Unicité de Dieu exprimé à travers leur émergence. Elle s’est malheureusement imposée au fil des années au point de finir par se faire adopter pratiquement par tout le monde islamique. En lieu et place de âyât Allah (miracles de Dieu), nous nous retrouvons avec des dénominations telles que mu’jizât al-anbiyâ’ (phénomènes extraordinaires ou prodiges des prophètes), ou karâmât al-awliyâ’ (phénomènes extraordinaires ou prodiges des saints) entre autres. Dieu se retrouve ainsi éloigné pour ne pas dire exclu de ce qui Lui appartient exclusivement. Ces œuvres ne sont plus associées au nom du Créateur, mais plutôt à ceux des créatures. Ce n’est pas une mince affaire, ni une question négligeable. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. Il est donc important de rappeler qu’il s’agit d’une pure invention qui ne trouve son origine ni dans le Coran, ni dans la Sunna et qu’il convient de s’en départir pour reprendre le terme coranique et originel âyât Allah qui est le nom attribué par Dieu à tout ce qui constitue Son œuvre.
L’attribut âyât Allah est incontestablement bien plus réunificateur et fédérateur que celui de mu’jizât Seydina Limamou Lahi (psl). Il va au-delà des personnes, ethnies, cultures, peuples, races, religions et toute appartenance hormis celle que les créatures ont en commun à savoir Dieu. N’était-ce pas ce que voulait nous enseigner Seydina Limamou Lahi al-Mahdi (psl) lorsqu’il remplaçait nos patronymes par Allah ! Limamou THIAW devint ainsi Limamou Lahi (psl). Un envoyé de Dieu ne peut être reconnu qu’à travers l’attestation de l’Unicité de Dieu. Il ne peut non plus être nié qu’à travers la négation de l’Unicité de Dieu.
Docteur Mame Libasse THIAW
Sémioticien, spécialiste en littérature comparée et civilisation arabe classique (février 2024).
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